Résumé
La directive du 4 décembre 2001 a étendu aux professionnels du marché de l'art le régime préventif de lutte contre le blanchiment, jusqu'alors circonscrit aux professions financières. Cette extension démontrait la prise de conscience, par les autorités, de l'attractivité du marché pour des recycleurs d'argent sale et de biens culturels à l'origine illicite avides de discrétion et d'investissements rentables.
Pourtant, les mesures mises en place dans le sillage de la directive n'ont pas enrayé le phénomène. Les professionnels du marché de l'art, propulsés en première ligne de la lutte anti-blanchiment, se révèlent être un rempart bien fragile.
Cette étude montre pourquoi la lutte contre le blanchiment peine à trouver une pleine efficacité sur le marché de l'art, permettant à ce dernier de rester un terrain particulièrement favorable à la réalisation de cette infraction.
Guillaume Lambert est diplômé du master 2 Droit du patrimoine culturel de l'université Paris-Sud et vient d'entamer un doctorat. Son mémoire de master 2, L'infraction de blanchiment sur le marché de l'art a obtenu le prix Pierre-Laurent Frier 2018 délivré par l'association Patrimoine Environnement.