Résumé
Autrefois terre sauvage méprisée, le littoral est de nos jours façonné, modifié et apprécié. L'absence d'explication sur l'accélération de son occupation, depuis le début de la Ve République, méritait une analyse des politiques publiques et des enjeux de cet espace d'exception.
Zone de contact, le littoral est une succession de sites contrastés, biologiquement riches. Zone de croissance, c'est le lieu d'une intense activité économique et d'un fort développement urbain. Mais le littoral est aussi une zone d'accueil des pollutions. Il doit être ménagé.
Au cours des décennies soixante et soixante-dix, sous l'impulsion de l'État, les aménagements portuaires, industriels et touristiques sont sans précédent. La population augmente en nombre et en âge. Deux grandes mesures corrigent les excès qui en résultent : en 1975, la création du Conservatoire du littoral pour le protéger et en 1986 la loi Littoral pour lui assurer un développement équilibré. Mais la dynamique résidentielle et touristique ne se relâche pas.
Pourtant, depuis vingt ans, c'est un lieu de vacance du pouvoir. Entre l'Union européenne, centre de décision, et les collectivités territoriales, qui veulent être partout, l'État ne sait plus ce qu'il doit faire. Espace éminemment politique, son développement durable exige l'affirmation d'une volonté publique.
L'ouvrage intéressera un public curieux de l'histoire récente du littoral français et de la politique menée quant à son devenir.
Alain Merckelbagh, économiste de formation, ancien directeur de l'environnement et de l'aménagement littoral à l'Ifremer, ancien conseiller du ministre de la Mer, attise la mémoire pour prévenir. Nous mettant en garde contre le développement d'une métropole résidentielle déployée aux frontières de la mer, il préconise un pluralisme assurant pleinement le renouveau des activités maritimes qui y ont naturellement leur place, la préservation et la restauration de la qualité de l'environnement, la reconquête de la diversité sociale. Il propose un autre regard sur les rivages.