Fabriquer la ville

Le XXe siècle fut en France celui de la ville, de sa massification avec le basculement de la majorité de la population de la campagne à la ville. Il fut aussi celui des utopies les plus folles comme celle de Le Corbusier qui envisageait dès 1925 de raser le centre de Paris pour y construire des tours. Les destructions occasionnées par les deux grandes guerres obligèrent à retisser rapidement les villes, contribuant à repenser l’espace. L’émergence du métier d’urbaniste traduit la combinaison, à l’échelle de la ville, d’injonctions contradictoires auxquelles les architectes sont soumis depuis longtemps : combiner le beau et le fonctionnel, le symbolique et l'abordable, le durable et le confortable.

Le volume offre un panorama des enjeux de la fabrique de la ville à chacun des moments du XXe siècle dans la perspective spécifique de l’histoire culturelle, approche qui cherche à démêler les valeurs et les visions revendiquées, sous-jacentes ou implicites. Synthétisant les bibliographies les plus récentes et nous projetant dans les défis du XXIe siècle, l’ouvrage est un puissant outil de découverte d’un champ souvent ignoré des non-spécialistes.

Danièle Voldman, docteur en Histoire et titulaire d’une maîtrise d’urbanisme, est directrice de recherche émérite (CNRS-Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, Paris1-Panthéon Sorbonne). Ses principaux travaux portent sur les séquelles des guerres (La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954. Histoire d’une politique, Paris, L’Harmattan, 1997), et sur l’histoire sociale des architectes et des évolutions urbaines (Fernand Pouillon, architecte, Paris, Payot, 2006 ; Locataires et propriétaires, une histoire française, XVIIIe- XXIe siècles, Paris, Payot, 2016).