Histoire, mémoire et démocratie

Pourquoi l’histoire et la mémoire sont-ils des outils pour penser la démocratie ? Face aux crimes contre l’humanité plus que jamais d’actualité, se dessine une responsabilité commune essentielle : celle de cultiver, transmettre l’histoire et en tirer les enseignements. Retraçant sa propre histoire et celle de sa famille, Annette Wieviorka, disposant des témoignages de ses parents, d’archives mais aussi de ses propres souvenirs, dessine d’un même geste les contours d’une biographie collective de ce monde qui a connu l’impensable Shoah. Le souvenir des millions de victimes, cette conscience du temps qui passe, ce sentiment d’appartenir à la dernière génération à pouvoir restituer la mémoire se révèlent vivaces et fondateurs. Surtout, Annette Wieviorka montre que le vrai danger pour la démocratie est dans l’oubli de l’histoire, la grande et celle familiale, quand s’imposent la haine de l’Autre, l’antisémitisme et les extrémismes en tous genres.

Annette Wieviorka, historienne française. spécialiste de la Shoah et de l'histoire des Juifs au XXe siècle, est aussi directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des archives. Elle a été membre de la mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, dite « mission Mat-léoli ». Elle a écrit de nombreux ouvrages salués par la critique, comme Tombeaux, Autobiographie de ma famille (Seuil, 2022, prix Femina essai) ou Auschwitz expliqué à ma fille (Seuil, 1999).