Intégration monétaire africaine et changements structurels

L'Afrique, continent riche de 54 nations, est en quête de meilleures voix d'intégration économique. Une monnaie africaine émise par une banque centrale africaine est un objectif essentiel. La dernière décennie a été marquée par la multiplication des projets d'unions monétaires en Afrique. La littérature existante suggère qu'en dépit des bénéfices potentiels, les unions monétaires africaines sont coûteuses à cause d'importantes différences dans les structures économiques et dans les conjonctures et l'absence de politiques pour y faire face. Le véritable défi pour les décideurs politiques est l'identification des politiques économiques qui garantissent des avantages nets de l'intégration monétaire africaine. Cette thèse examine dans quelles mesures les États africains déjà engagés dans une intégration monétaire ou qui envisagent former une zone monétaire peuvent faire face aux différences de conjonctures. Le premier chapitre présente le panorama de l'intégration monétaire africaine depuis les indépendances. Le deuxième chapitre analyse le rôle du commerce intra-africain sur la synchronisation de leurs cycles économiques. Le troisième chapitre examine les canaux de stabilisation de la consommation des États en cas de chocs hétérogènes. Le dernier chapitre étudie le rôle des règles multilatérales de surveillance sur la capacité de la politique budgétaire à stabiliser le produit. Le message central de la thèse est la complémentarité nécessaire entre l'intégration économique et l'adoption des monnaies communes en Afrique. Autant que l'intégration monétaire stimule les autres formes de coopérations économiques (c'est-à-dire commerciale, financière et économique) autant ces dernières rendent meilleures, les conditions d'adoption des unions monétaires. Les efforts sont à réaliser simultanément dans tous les domaines de l'intégration. L'auteur, Sampawende J-A. Tapsoba, de nationalité Burkinabé, est fonctionnaire au Fonds Monétaire International. Il a également servi comme Adjoint au Chef de bureau Aide au Développement au Ministère des Finances en France et a été Professeur Adjoint à l'École d'Économie de l'Université d'Auvergne. Ses travaux ont été publiés dans des revues spécialisées de premier plan, notamment: African Development Review, Journal of African Economies, Review of Development Economics, Economic Modelling, The World Economy et West African Journal of Monetary and Economic Integration.