L'invention de la politique culturelle

L'idée d'une « politique culturelle », qui intègre les diverses politiques publiques consacrées aux beaux-arts, au patrimoine, à la création contemporaine, tout en les dépassant dans un projet social de démocratisation de l'accès aux chefs-d'oeuvre, fut sans doute le principal apport du ministère taillé sur mesure pour André Malraux. Sa politique d'« action culturelle » s'est appuyée sur le réseau des maisons de la culture. Après la déstabilisation de Mai 68, le « développement culturel », avec le ministère de Jacques Duhamel, tente de gagner de nouveaux publics à la conception d'une culture « plurielle ». Puis Jack Lang amorce le tournant qui vide de sens l'idée même de politique culturelle, en faisant progressivement du ministère de la Culture le « ministère des artistes ».

Dans une postface inédite, l'auteur met ainsi en perspective les débats sur l'art contemporain et le mouvement des intermittents du spectacle, nous aidant à mieux comprendre le malaise actuel de telles professions et les incertitudes de la « politique culturelle ».

Directeur de recherches au CNRS et directeur d'études à l'EHESS, Philippe Urfalino est membre du Centre de sociologie des organisations (FNSP-CNRS) et chercheur associé au Centre de sociologie du travail et des arts (EHESSCNRS). Ses travaux sur les politiques de la culture font autorité.