L'origine démocratique des génocides

Quoi ? Ce serait les peuples les coupables, et pas les régimes ou les dictateurs ? Un peu, en effet. Pire : c'est le magnifique principe de « peuple souverain » lui-même, né au XVIe siècle en Europe et mûri pendant plus de trois siècles, qui recèle en son sein la possibilité du génocide. Le génocide n'est pas automatique, mais sa possibilité est nourrie par la logique même du principe : pour que le peuple soit souverain, il faut en effet savoir qui en est et qui n'en est pas. Quatre génocides (au moins) ont découlé des réponses brutales à cette question : Arméniens, Juifs, Cambodgiens, Tutsis.

Au vu de ce qui se passe en ce premier quart du XXIe siècle, les pulsions génocidaires affleurent désormais partout sur la planète. Il est donc urgent de réfléchir aux moyens de les freiner. S'ils existent.

Quelques pistes à l'intérieur.

Journaliste, Julien Brunn a travaillé à Libération dans les années 70, à TF1 dans les années 80 (correspondant permanent à Jérusalem), puis fut éditorialiste à TV5 Monde. Il fut le cofondateur du mensuel Le Monde des débats, et coauteur avec Thierry Wolton du roman de politique fiction Barils (Jean-Claude Lattès).