L'Union africaine face aux contraintes de l'action collective

Qu'est-ce qui explique l'absence de cohésion permanente observée au sein de l'Union africaine ? Ce phénomène est-il propre à cette organisation ? La situation de l'Afrique ne présente-t-elle cependant pas des spécificités qui peuvent être résolues, comme le fait par exemple l'Union européenne ?
Cet ouvrage se donne pour ambition de montrer que, contrairement à l'idée d'une division de l'Afrique à partir des identités francophones et anglophones ou à partir d'une partition entre adversaires et partisans d'une intégration immédiate ou par étapes, l'absence de cohésion observée au sein de l'Union africaine a pour source les comportements stratégiques adoptés par certains États, pourtant engagés officiellement dans une action collective. L'existence de ces comportements stratégiques fait également échec, au moins en partie, à la thèse de la fragilisation de l'Afrique par des puissances étrangères. Mais loin d'être l'apanage de l'Union africaine, cette attitude est la même que l'on observe dans d'autres organisations internationales comme l'Union européenne ou l'Organisation des Nations unies. Nous insistons cependant sur le fait que l'Union africaine peut venir à bout de cette situation si elle développe, comme le fait l'UE, des programmes de soutien matériel et financier prouvant son utilité et incitant les États à préserver ses positions communes.

Guy Mvelle est docteur en science politique de l'université Jean Moulin Lyon-3, où il a exercé en tant qu'enseignant de 2003 à 2007- Actuellement il est chargé de cours à l'université de Yaoundé-II, enseignant associé à l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), à l'École de guerre et à l'École internationale des forces de sécurité de Yaoundé. Auteur de L'Union africaine. Fondements, structure, programmes et actions, il est coordonnateur général du Centre privé de recherche et d'études sur les institutions et les politiques en Afrique (CREIPA) et membre du panel des experts de haut niveau cooptés par le gouvernement camerounais pour préparer le XX^e sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine.