La liberté d'expression

Actes du colloque de l'Ecole doctorale 461, juin 2015
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En prenant « la liberté d'expression » pour thème de son 5ème colloque annuel organisé en 2015, l'École doctorale Droit et Science politique de l'Université de Montpellier fit un choix d'évidence au regard de la dramatique actualité des attentats djihadistes qui venaient, une première fois, d'ensanglanter la France, les 7 et 9 janvier 2015, plus précisément celui qui décima la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo. Magnifiée comme « l'un des droits les plus précieux de l'homme » par l'article 11 de la Déclaration de 1789 et « l'un des fondements essentiels d'une société démocratique », selon une formule de la Cour de Strasbourg que ne récuserait pas le Conseil constitutionnel, la liberté d'expression requiert une garantie sourcilleuse contre les atteintes qui risquent toujours d'y être indûment apportées, au nom de justifications souvent fallacieuses. Pour autant, sauf à tenir pour rien l'ordre public comme les droits d'autrui et à laisser libre cours aux « abus » dont elle est parfois le prétexte, la liberté d'expression ne saurait se concevoir comme absolue, seules les libertés d'opinion et de conscience, confinées dans le for intérieur, pouvant prétendre à cette qualité. Momentanément informulable, voire impensable, dans certaines circonstances paroxystiques comme naguère sous le coup de l'assassinat des membres de la rédaction de Charlie Hebdo, cette évidence paraît certes plus couramment ignorée ou même refoulée par l'inconscient collectif. Ce déni s'explique sans doute en partie par la difficulté à penser la conciliation entre l'impérieuse nécessité démocratique de laisser se déployer la libre expression des opinions, y compris « celles qui heurtent, choquent ou inquiètent » et la nécessité non moins impérieuse, inhérente quant à elle à l'État de droit, de contenir l'expression des plus délétères d'entre-elles. Il procède sans doute aussi d'une conception naïve de la liberté en général, dépouillée de son pendant pourtant indissociable : la responsabilité de quiconque en use. Que le législateur assume la sienne en imposant, mais toujours avec discernement, de rares bornes juridiques à la liberté d'expression, comme il le fait par exemple pour l'injure, la diffamation ou l'incitation à la haine raciale, soit ! Mais pour le reste, la clé du dilemme que font naître les usages les plus controversés de cette liberté, ne peut procéder de la norme juridique, sans risque d'excès. Elle ne peut tenir qu'à la « common decency » chère à Orwell, ce sens ordinaire de l'ajustement aux circonstances de la manière d'être et d'agir. Quoi qu'il en soit, élargissant le spectre, bien au-delà du contexte dramatique qui en a inspiré le thème, les communications des jeunes docteurs et doctorants, publiées dans ce volume, dressent une sorte de phénoménologie de la liberté d'expression dans divers domaines.

EAN 9791091076319
ISBN 979-10-91076-31-9
Date de parution 15/06/2017
Nombres de pages 158
Type d’ouvrage Colloques - Etudes - Rapports
Support Livre
Langue Français
Auteur(s) Ecole doctorale droit et science politique (ED 461)
Editeur Presses de la Faculté de Montpellier
Collection Actes de colloque
Thème Droit > Libertés publiques / Droits de l'homme
La liberté d'expression -  Ecole doctorale droit et science politique (ED 461) | Lgdj.fr
La liberté d'expression
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