La mise en place d'un droit uniforme du travail dans le cadre de l'OHADA

L'ouverture des pays de la zone OHADA aux investisseurs africains et internationaux que le projet d'acte uniforme sur le droit du travail est censé devoir stimuler s'inscrit dans le contexte du « Consensus de Washington » prôné par les Institutions Financières Internationales (IFI). La méthodologie adoptée et basée sur l'approche multidisciplinaire éclaire les enjeux éminemment politiques et économiques, nationaux et internationaux des négociations actuelles de cette Convention sur le droit du travail harmonisé. Il est clair que les gouvernements des Etats membres de l'OHADA se retrouvent aujourd'hui entre « le marteau et l'enclume » : d'un côté on retrouve les entrepreneurs nationaux et étrangers qui souhaitent libéraliser un droit social qu'ils jugent trop favorables aux travailleurs ; de l'autre côté, la société civile entendue au sens large et qui dans certaines Commissions Nationales OHADA est bien représentée, entend défendre les acquis sociaux du passé ; ce combat a bien commencé dès qu'a été connu le premier avant-projet d'acte uniforme sur le droit du travail ; cette mouture originelle a été la cible des associations patronales qui ont mené une campagne agressive pour empêcher l'adoption d'un texte qu'ils jugeaient trop « déséquilibré » au regard de leurs intérêts. De fait cette mouture a été remaniée avec l'intervention de nouveaux experts notamment ceux du BIT.
L'avant- projet demeure après une décennie de négociations, l'objet de contestations qui rendent son adoption définitive aléatoire.

Madame de Dravo-Zinzindohoue C. Marie José, Docteur en droit, professeur-assistant à l'Université d'Abomey-Calavi (BENIN).