Résumé
La notion est aussi prégnante qu'ambiguë. Apparue de façon négative par le biais de concepts tels que les crimes contre l'humanité ou de façon positive avec le patrimoine commun de l'humanité, la notion prend une tournure générique qui renvoie à la question de la personnalité juridique de cette entité.
La notion exprime aussi l'éminente valeur de chaque individu, du seul fait d'appartenir à la communauté humaine. Par le discours bioéthique, la notion s'est retrouvée au centre de l'ordre juridique, en s'insérant à tous les niveaux de la hiérarchie des normes. Ses multiples déclinaisons possibles dans le paysage normatif ne doivent pas laisser la notion être appropriée ni galvaudée par quelque irrédentisme désireux de trouver une légitimité à leurs revendications. La valeur morale du principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité de la personne humaine contraste avec la notion d'espèce humaine. Partant, notre droit ne risque-t-il pas de faire du biologisme en dissociant l'homme biologique et l'homme des droits de l'homme ? À moins que la fiction d'humanité ne masque le paradoxe...
Cette notion peut être un catalyseur normatif susceptible de générer un véritable progrès en termes de protection, pour peu que son insertion se fasse dans la cohésion.
Préface de Xavier Philippe, Professeur de Droit public Université Paul Cézanne - Aix-Marseille III, Détaché auprès du comité International de la Croix Rouge (CICR) Délégation de Moscou.