La nouvelle gestion publique

Notre modèle d'administration a été fondé sur le respect des règles. Conçu pour protéger les citoyens de l'arbitraire, il s'appuie sur une hiérarchie de normes destinée à garantir l'égale application de la loi à tous. Déployé dans des services publics croissants en taille et en complexité, ce modèle ne donne plus toute satisfaction.
Afin d'obtenir les résultats que visent les politiques publiques, les administrations doivent être pilotées avec des objectifs d'efficacité, plus diversifiés que la seule conformité aux règles ; les administrations doivent aussi recevoir une responsabilité plus globale dans le choix des moyens employés.
Cette mutation du mode de gestion de l'administration a inspiré la réforme du budget de l'État, votée en 2001 et mise en oeuvre en 2006 (la « LOLF »). Elle n'a pas suffi à entraîner la modernisation des autres composantes du mode de gestion : la gestion des personnels, la réglementation, l'organisation. Cependant, certains changements déjà apparus, tels que la référence aux fonctions pour gérer les personnels, le recours au droit souple et le développement des agences, permettent de dégager les voies d'une mutation d'ensemble de la gestion publique.

Bernard Abate, haut fonctionnaire du ministère des Finances, annonçait l'émergence de la gestion orientée vers les résultats, dans La nouvelle gestion publique, publiée en 2000 dans la même collection. Son nouveau livre rassemble les leçons tirées de la réforme budgétaire pour poursuivre une mutation dont il démontre la nécessité. Il s'adresse à tous ceux, citoyens, fonctionnaires, étudiants, qui souhaitent mieux comprendre le sens des évolutions amorcées et la nature des freins qu'elles rencontrent.