Résumé
Héritage ancestral, crime contre le genre humain, la piraterie perdure dans cette seconde moitié du vingtième siècle : le drame des Boat People victimes de sauvages agressions en mer de Chine est là pour nous le rappeler. Les atteintes générées à l'origine aux modes de communication maritime se sont même transportées dans le domaine international aérien dès 1931, année au cours de laquelle est recensé le premier détournement d'aéronef. Déterminer précisément la nature juridique de certains actes délictueux commis à l'encontre de bateaux ou d'avions est loin d'être évident, et leur considérable diversité explique que tous les problèmes ne soient pas résolus par cette seule qualification de piraterie, parfois abusivement retenue. C'est dire si la lutte contre le phénomène de piraterie maritime et aérienne, expressément consacrée par la convention de Genève sur la haute mer (1958), a été l'objet de préoccupations de plus en plus vives. La conjonction des constructions intellectuelles a suscité une dynamique juridique qui a enthousiasmé les uns et effrayé les autres mais il n'est pas sûr que les réponses internes ou internationales, conventionnelles ou négativement spectaculaires soient adaptées, il en résulte que l'impact de celles-ci se trouve singulièrement amenuisé. En dépit de ces cris d'alarme, la piraterie constitue bel et bien encore une " poche de résistance " aux efforts combinés d'un nombre croissant d'États.