La protection juridictionnelle des droits de l'homme au Mali

Les libertés et droits fondamentaux constituent des normes suprêmes qui gouvernent la production et l'interprétation des règles dans tous les domaines du droit. Le juge doit veiller au respect de ces normes au profit des citoyens, préciser leur contenu et en établir les conséquentes pratiques selon les situations. Et son oeuvre a été souvent persévérante et courageuse, même si elle suscite des critiques. Le juge malien est effectivement confronté à des défis et se cherche. Pour s'affirmer et asseoir sa crédibilité, la justice doit partir du capital de valeurs traditionnelles favorables aux droits de l'homme vers le droit écrit de type moderne, et non l'inverse. Et les populations auront davantage confiance en la justice institutionnelle si elle intègre leurs profondes aspirations. D'où la nécessité d'une refondation de la justice pour une culture du droit et des droits de l'homme au Mali, et d'une réflexion sur la place et le rôle du juge malien dans une perspective de consolidation de l'État de droit et de la démocratie. Abraham Bengaly - titulaire d'un doctorat d'Etat en Sciences juridiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar - est chargé de cours à l'Université de Bamako et à l'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO). De 2003 à 2014, il a assumé des responsabilités importantes dans l'administration malienne. Il a effectué en outre plusieurs missions pour les Nations Unies, en qualité d'assistant de protection au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) ; expert en formation au Programme Conjoint des Nations Unies pour la Promotion des droits humains et du Genre (PCDHG) et coordonnateur national du Programme d'Appui à la Promotion des Droits Humains (PDH). Il est membre de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont l'Association Malienne des Droits de l'Homme (AMDH), l'Observatoire des Droits Humains et de la Paix (ODHP), le Bureau National Catholique de l'Enfance (BNCE), le Cadre de Réflexion et d'Action pour le Développement Economique et Social (CRADES), l'Union Interafricaine des Droits de l'homme (UIDH) et le Bureau International Catholique de l'Enfance (BICE).