La réduction du temps de travail

Les sociétés occidentales traversent depuis les années 1970 une crise sociale persistante, couplée ponctuellement à des crises économiques et financières. La sortie de la période des « Trente Glorieuses » s'est accompagnée d'un chômage structurel facteur d'exclusion sociale. Alors que la quantité de richesses créées n'a jamais été aussi grande, les crises économiques se succèdent et l'explosion des inégalités accentue la pauvreté. De surcroît, ces crises sociale et économique sont à la fois amplifiées et responsables de crises énergétiques et écologiques. Face à cette crise globale, les politiques économiques traditionnelles semblent inefficaces, si bien qu'une solution originale est l'objet de débats depuis plusieurs décennies : il s'agit de la réduction du temps de travail. Si des auteurs comme André Gorz, Alain Lipietz, Dominique-Méda, Jean-Marie Harribey ou encore Jeremy Rifkin ont présenté des projets dans ce sens, l'incapacité actuelle de répondre à la crise environnementale suggère d'analyser ces réflexions sous un nouvel angle. En effet, si la nécessité de réduire le temps de travail ne paraît pas aller de soi lorsque la question écologique est ignorée, sa prise en compte change la donne. L'interrogation à laquelle s'efforce de répondre cet ouvrage est ainsi la suivante : et si, pour préserver leur environnement, les hommes ne devaient-ils pas tout simplement travailler moins ?

Benoit Granier est doctorant en Science Politique à l'université Lumière Lyon 2 et chargé d'enseignements à Sciences Po Lyon, dont il a été diplômé en tant que majeur de promotion en 2012. Sa thèse de doctorat, réalisée au sein de l'Institut d'Asie Orientale (IAO), porte sur les questions de participation citoyenne et d'acceptation sociale dans les projets déco-quartier, avec pour cas d'études les smart cities japonaises. Cet ouvrage sur la réduction du temps de travail est issu d'un mémoire rédigé sous la direction de Monsieur Lahsen Abdelmalki, soutenu à Sciences Po Lyon en 2011.