Résumé
Alors que l'interdiction de la peine de mort vient d'être inscrite dans la Constitution, dans les établissements les plus sécuritaires de France 1804 condamnés purgent une peine de 20 à 30 ans, et 5595, une peine de 10 à 20 ans, soit un total de 7399 condamnés que l'on désigne comme « condamnés à une très longue peine ».
L'augmentation continue du nombre de ces détenus procède tant d'une législation plus répressive que caractérise la technique judiciaire de la période de sûreté que du tarissement de l'individualisation des peines et plus particulièrement de la libération conditionnelle.
Conséquence de ces phénomènes, la population de ces condamnés à une longue peine se modifie, posant des problèmes jusqu'alors inédits à l'administration pénitentiaire : vieillissement, pathologies, maladies mentales, concentré de personnalités dangereuses,...
Le regard croisé d'un magistrat et d'un directeur de maison centrale permet pour la première fois de poser le problème, et d'ébaucher des solutions.
Yvan Laurence, est directeur fonctionnel des services pénitentiaires, actuellement, chef d'établissement de la maison centrale de Lannemezan.
Pierre Pedron, Docteur en droit est magistrat au Tribunal de grande instance de Paris, il est chargé d'enseignement à l'Institut de criminologie de Paris (Université Paris II Panthéon-Assas).