Réflexions sur la soutenabilité des finances de l'UEMOA

Les questions de finances occupent une place prépondérante dans la réussite de tout processus d'intégration régionale. L'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) n'échappe pas à cette réalité. En effet, dès sa création, elle a élaboré un arsenal juridique en vue de garantir la soutenabilité de ses finances, notamment par le mécanisme de ressources propres. Toutefois, il est à remarquer une application mitigée du cadre normatif communautaire et une insuffisance de ressources pour faire face au financement des projets intégrateurs. L'UEMOA doit donc faire face à deux grands défis : des besoins de financement importants et incompressibles d'une part et des ressources propres limitées d'autre part. La solution souvent envisagée est le recours aux traditionnels « partenaires techniques et financiers » avec comme contrainte, les fourches caudines de leurs « conditionnalités ». Cependant, cette solution ne garantit pas toujours la soutenabilité des finances de l'UEMOA. Cette soutenabilité financière passe notamment par l'amélioration et la diversification des ressources propres, la redéfinition des critères qui déterminent le choix des projets communautaires, puis la réalisation des économies sur le coût de la gouvernance communautaire, pour pouvoir les affecter à l'investissement. Mathieu Cossi Aihunzoun est docteur en droit public et chercheur-associé au Centre d'Études et de Recherche sur l'Administration et les Finances de l'Université d'Aborney Calavi. Commandant des douanes d'active, il cumule des expériences au niveau central et au niveau opérationnel. Sa réflexion sur les questions de finances communautaires est la résultante de sa culture et de sa connaissance théoriques et pratiques de l'une des trois missions de la douane : la mission financière de collecte de recettes au profit des budgets nationaux et communautaires.