S'ouvrir à la complexité de l'École

Parmi les critères qui fondent la complexité de l’École, l’incertitude et l’interdépendance constituent sans doute ceux qui pèsent le plus significativement sur l’efficacité des processus d’éducation et d’enseignement.

L’hétérogénéité croissante des publics, et donc des classes, et les objectifs de plus en plus ambitieux assignés aux équipes ont, en outre, considérablement transformé et complexifié l’exercice des métiers de l’École, ces vingt dernières années.

Ne pas expliciter ni prendre en considération la complexité des réalités éducatives, pédagogiques et organisationnelles de l’École et ses raisons, c’est risquer de laisser se développer parmi ses acteurs des représentations simplificatrices, caricaturales, voire erronées, sources de perte d’efficacité, de décisions inadaptées et de dégradation de ce service public.

Au contraire, s’ouvrir à la complexité de l’École, tel que tentent de le faire au quotidien de plus en plus d’acteurs soucieux d’agir de manière juste et responsable, et s’y adapter, c’est reconnaître la multiplicité et l’intrication des facteurs en jeu, et la nécessité de partager avec sincérité ses incertitudes, ses difficultés. C’est également se donner des garanties d’amélioration qualitative des postures et gestes professionnels aux différents échelons du système éducatif.

Pour autant, comment la complexité se traduit-elle dans l’exercice des métiers de l’École au quotidien ?

À travers quelles difficultés, quelles tensions, quels dilemmes ?

Comment la complexité se manifeste-t-elle et est-elle prise en considération dans les relations avec les élèves, les parents et les partenaires ?

Comment est-elle perçue, analysée et mise en mots par ceux-ci dans leurs discours, leurs interpellations ?

Quelles techniques, quels outils, quelles stratégies, quelles habiletés, quelles compétences les personnels mobilisent-ils pour s’en accommoder et relever les défis qu’ils rencontrent ?

Les vingt-huit auteurs réunis autour de ce projet ont tenté d’interroger, à travers le prisme de leur expérience, leurs outils d’analyse et, pour certains, leurs travaux scientifiques, ce que peuvent être les manifestations et le ressenti parfois intime de la complexité au sein de l’École aujourd’hui, dans le quotidien d’un métier, d’une mission ou dans l’appréhension d’une problématique d’éducation.

Sous la direction de Christophe Marsollier et Christian Wassenberg.
Christophe Marsollier est docteur en sciences de l’éducation, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, membre du laboratoire BONHEURS à l’université de Cergy.
Christian Wassenberg est inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche honoraire
et a exercé les fonctions d’inspecteur d’académie (IA-DASEN) dans quatre départements.
Avec les contributions de : Biagio Abate, Chantal Blanchard, Adeline Collin, Olivier Curnelle, Brigitte Darchy-Koechlin, Nadette Fauvin, Isabelle Féroc Dumez, André Fernandez, Frédéric Fulgence, Thomas Gilbert, Geneviève Guilpain, Pascale Haag, Nathalie Klein, Anne Lalanne, Marie-Christine Maas, Marlène Martin, William Marois, Lucie Ohayon, Gilles Petit, Thierry Périn, Dominique Poggioli, Christelle Prince, Luc Ria, Patrick Roumagnac, Dimitri Sydor-Vienne, Anne Yeznikian.